Le 8 janvier 2025, Bruno Gollnisch, François Costantini, Guillaume de Thieulloy et Laurent Arthur du Plessis étaient les invités de La Matinale, animée par Nicolas Stoquer et Raphaël Besliu, sur Géopolitique Profonde.

Bruno Gollnisch est un homme politique français ayant occupé plusieurs postes de cadre au Front National, y compris celui de vice-président. Il a dirigé la campagne présidentielle de Jean-Marie Le Pen en 2002. Il a débuté sa carrière en tant que député français de 1986 à 1988 et a été député européen de 1989 à 2019.

François Costantini, docteur en science politique de l’Université Paris I et diplômé de Sciences Po, est professeur associé à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth. Auteur de références géopolitiques, il a notamment publié Les relations internationales en fiches et Le Liban : Histoire et destin d’une exception.

Guillaume de Thieulloy, docteur en études politiques, dirige GT éditions et plusieurs médias en ligne consacrés à la défense des valeurs chrétiennes.

Laurent Artur du Plessis analyse les tensions internationales dans son ouvrage Au cœur de la 3e guerre mondiale. Il propose une perspective rigoureuse sur les stratégies des grandes puissances et les équilibres mondiaux.

Jean-Marie Le Pen : une ascension hors norme

Né en 1928 à la Trinité-sur-Mer, fils d’un marin et d’une couturière, Jean-Marie Le Pen, vétéran de la guerre d’Algérie, fonde en 1972 le Front National grâce à l’héritage d’Hubert Lambert. Ce mécène lui lègue une fortune, permettant au FN de devenir un parti structuré, centré sur la lutte contre l’immigration et le multiculturalisme. Sa stratégie du choc, combinant provocations et invectives, galvanise une base fidèle mais empêche toute alliance politique.

La provocation comme arme et fardeau

Le Pen provoque en 1987 un scandale en qualifiant les chambres à gaz de « détail de l’histoire ». Ses dérapages successifs, comme « Durafour crématoire », lui valent 28 condamnations. Si ces outrances renforcent son aura auprès des partisans, elles isolent le FN du paysage politique traditionnel.

La percée de 2002 : apogée et limites
En 2002, Le Pen accède au second tour de la présidentielle face à Chirac, brisant le « plafond de verre » de l’extrême droite. Mais son image extrême entraîne un rejet massif (82 % pour Chirac). Incapable de transformer l’essai, le FN reste un acteur influent mais marginalisé par le « front républicain ».

Transmission et exclusion

En 2011, Le Pen passe le relais à sa fille Marine, qui prône la « dédiabolisation » du parti. Fidèle à son style provocateur, il multiplie les déclarations polémiques, provoquant son exclusion en 2015. Écarté, il devient observateur, publiant ses mémoires Fils de la Nation et Tribun de la Nation.

Un héritage contrasté

Le Pen a marqué la politique française, imposant les thèmes de l’immigration et de l’identité dans le débat. Mais son style conflictuel a empêché le FN d’accéder au pouvoir. Son influence perdure à travers Marine Le Pen, Jordan Bardella et Marion Maréchal, même si le système qu’il combattait reste intact.

Le « Menhir », comme on le surnomme, a néanmoins marqué durablement la politique française. Son influence perdure à travers Marine Le Pen, Jordan Bardella ou encore Marion Maréchal, mais le système qu’il a tant combattu reste intact.

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